Toyota remporte les 24 Heures du Mans 2021
Pour la quatrième année consécutive, Toyota s’impose aux 24 Heures du Mans. Mais ce nouveau succès est inédit par plusieurs aspects. Tout d’abord, il est le premier de la nouvelle ère des Hypercar. La GR010 Hybrid entre ainsi dans la légende de l’épreuve dès sa première sortie, devenant la toute première Hypercar victorieuse. Surtout, ce sont les pilotes de l’équipage #7, malheureux par le passé, qui s’imposent enfin. Mike Conway, Kamui Kobayashi et José María López sont les grands vainqueurs.
Hypercar
Cette 89e édition des 24 Heures du Mans était riche de questions avant même le départ. On pouvait se demander si les Toyota allaient passer à travers les ennuis mécaniques souvent associés à la première participation d’une voiture sur une durée de 24 heures. On s’interrogeait aussi sur le potentiel des Glickenhaus 007 LMH, vues jusqu’à présent sur deux manches du Championnat du Monde d’Endurance (WEC). Alpine semblait également être un candidat sérieux à la victoire.
Après 24 heures d’effort, ce sont les machines nippones qui signent un doublé. La Toyota GR010 – Hybrid #7 de Conway / Kobayashi / López devance la #8 de Buemi / Nakajima / Hartley. Pour les vainqueurs du jour, c’est une délivrance. Sur la deuxième marche du podium en 2018 et 2019, troisièmes en 2020, leur histoire aux 24 Heures du Mans est pavée de coups du sort, de malchance et d’erreurs qui avaient coûté la victoire. Le Mans choisit ses vainqueurs, dit-on. Le Mans a choisi de récompenser ce trio pour sa persévérance et son sérieux en piste cette année. `
Depuis le départ hier à 16 heures, l’équipage victorieux a connu une course fluide. L’épreuve fut un récital, la #7 étant en tête à chaque pointage horaire (à l’exception de la 13e heure). Sur la #8, Sébastien Buemi devait cravacher lors de son premier relai pour récupérer le temps perdu dans l’accrochage avec la Glickenhaus 007 LMH #708 d’Olivier Pla au premier virage. Revenu en deuxième position après un peu plus d’une heure, il n’allait pas véritablement inquiéter la #7, solide leader. Les deux Toyota n’allaient ensuite jamais descendre au classement.
Derrière, c’est l’Alpine A480-Gibson qui est apparue très vite comme la principale concurrente, prête à bondir en cas de problème. André Negrão, Nicolas Lapierre et Matthieu Vaxiviere restaient dans l’ombre des Toyota avec plusieurs alertes, et notamment une sortie de piste de Matthieu Vaxiviere à la première chicane des Hunaudières avant la mi-course. La voiture française termine troisième. Que dire des deux Glickenhaus 007 LMH ? Pour leur première participation aux 24 Heures du Mans, les Américaines ont été à la hauteur de l’événement. La #708 devance la #709, avec respectivement 367 et 364 tours couverts. Elles possèdent indéniablement un potentiel qui pourrait faire d’elles des candidates à la victoire. Jim Glickenhaus peut repartir fier du Mans, les voitures rouges et blanches ont fait honneur à l’esprit de ces constructeurs indépendants qui se battent depuis toujours en Sarthe.
LMP2
Avec 25 voitures engagées et plusieurs équipes de haut niveau, il était difficile de définir une hiérarchie en LMP2 avant le départ. Rapidement, l’Oreca 07-Gibson #38 de l’équipe Jota s’extirpait du peloton sur une piste séchante, António Félix da Costa étant impérial. Mais Anthony Davidson sortait de la piste à 18 h 42 à l’entame de la courbe Dunlop après le retour de la pluie. United Autosports prenait le commandement. Après 21 heures, Manuel Maldonado perdait le contrôle à l’approche de la courbe Dunlop sur la #32 et traversait le bac à graviers pour finalement percuter la voiture sœur #23. Les chances de l’équipe étaient sérieusement mises à mal, et allaient être encore contrariées plus tard avec des problèmes de boîte de vitesses sur la #22.
En début de soirée également, l’Aurus 01-Gibson #26 G-Drive Racing avec Franco Colapinto entrait en collision avec la voiture engagée par le Richard Mille Racing Team (Oreca 07-Gibson #1 de Calderón / Floersch / Visser). C’est ainsi qu’à partir de la septième heure de course, les deux voitures engagées par Team WRT émergeaient en tête. L’équipe de Vincent Vosse – qui, rappelons-le, débute en endurance prototype cette saison – enlève la victoire aux 24 Heures du Mans. Mais ce ne sont pas Robert Kubica, Louis Delétraz et Yifei Ye les vainqueurs. En tête pendant la majorité de l’épreuve, la voiture était arrêtée en piste à cinq minutes du but. Robin Frijns, Ferdinand Habsburg et Charles Milesi sont vainqueurs. L’Oreca 07-Gibson #28 Jota de Sean Gelael, Stoffel Vandoorne et Tom Blomqvist est deuxième. Panis Racing avec la #65 complète le podium avec Canal / Stevens / Allen.
L’Oreca 07-Gibson #21 Dragonspeed USA de Hedman / Hanley / Montoya inaugure le classement Pro-Am. Suivent deux autres Oreca 07-Gibson. La #70 de l’équipe Realteam Racing (Garcia / Duval / Nato) et la #29 de Racing Team Nederland (Van Eerd / Van Der Garde / Van Uitert).
Après une course sans embuche, l’Innovative Car #84 de l’Association SRT41 (Aoki / Bailly / Lahaye) termine 33e du classement général.
LMGTE Pro
AF Corse offre à Ferrari un nouveau succès de catégorie aux 24 Heures du Mans. Avant de partir à la conquête d’une dixième victoire au général dans le futur avec une Hypercar, le constructeur italien a brillé avec la 488 GTE Evo #51. Au début de l’épreuve, les Corvette C8.R semblaient les plus à l’aise. La structure américaine gérait parfaitement les conditions météorologiques, choisissant de basculer en pneus slick après 40 minutes. Mais les Ferrari allaient prendre les rênes, à la faveur d’une meilleure régularité. La #51 en particulier tenait les commandes avec Pier Guidi / Calado / Ledogar. Il s’agit du quatrième succès pour les hommes d’Amato Ferrari en LMGTE Pro, 10 ans après leur première participation en Sarthe ! Les deux Porsche 911 RSR-19 ont animé la catégorie sans jamais sembler capables de s’imposer. En cause, un rythme de course en retrait. On attend la revanche en 2022.
LMGTE Am
Le duo François Perrodo et Nicklas Nielsen est champion en titre du WEC. Les deux hommes couraient depuis des années après la grande victoire qui manquait à leur carrière : Le Mans. En ce dimanche 22 août 2021, ils peuvent fièrement brandir leur trophée avec leur équipier Alessio Rovera. AF Corse décroche au passage sa première victoire en LMGTE Am, récompense d’une fidélité sans faille depuis 2011 (avec deux pole positions et quatre podiums). Aston Martin, tenant du titre, doit se contenter de la deuxième place après avoir souvent occupé la tête. TF Sport place la Vantage AMR #33 de Keating / Pereira / Fraga devant la Ferrari 488 GTE Evo #80 Iron Lynx de Cressoni / Mastronardi / Illot. Les trois voitures terminent dans le même tour.
Liste des abandons
Aston Martin Vantage AMR #98 – Aston Martin Racing : sortie de piste à 19 h 55
Oreca 07-Gibson #1 – RichardMille Racing Team : sortie de piste à 22 h 10
Porsche 911 RSR-19 #99 – Proton Competition : train arrière droit cassé à 23 h 55
Aurus 01-Gibson #25 – G-Drive Racing : sortie de piste à 00 h 41
Oreca 07-Gibson #32 – United Autosports : sortie de piste
Porsche 911 RSR-19 #56 – Team Project 1 : sortie de piste à 1 h 12
Ferrari 488 GTE Evo #47 – Cetilar Racing : sortie de piste
Ferrari 488 GTE Evo #55 – Spirit of Race : sortie de piste à 1 h 17
Ferrari 488 GTE Evo #66 – JMW Motorsport : boîte de vitesse cassée à 1 h 47
Porsche 911 RSR-19 #79 – WeatherTech Racing : sortie de piste à 2 h 53
Porsche 911 RSR-19 #46 – Team Project 1 : problème mécanique à 3 h 17
Ferrari 488 GTE Evo #57 – Kessel Racing : problème moteur à 3 h 55
Oreca 07-Gibson #24 – PR1 Motorsports Mathiasen : problème mécanique
Aston Martin Vantage AMR #388 – Rinaldi Racing : sortie de piste à 12 h 25