IMG 3849Toyota signe un doublé en catégorie LMP1 au terme d’une course qui n’a pas manqué à la réputation de la classique mancelle.

Après un premier succès décroché en 2018, les Japonais confirment cette année avec les Toyota TS050 Hybrid qui signent un magnifique doublé, la #8 devant la #7. Douze mois après leur triomphe, Sébastien Buemi, Kazuki Nakajima et Fernando Alonso pensaient devoir se contenter de la deuxième place. Et c’est le trio Mike Conway, Kamui Kobayashi et José-Maria Lopez qui devait s’imposer, comme un symbole. Logiquement, aussi, puisque la #7 a pointé en tête de tous les classements horaires – sauf deux – et que sa domination fut totale.

Au départ, les deux Toyota TS050 Hybrid prenaient leur envol progressivement. Mike Conway (Toyota TS050 Hybrid #7 Toyota Gazoo Racing) profitait d’une piste claire pour enchaîner les boucles rapides. Son 4e passage sur la ligne allait être le meilleur de la course, en 3’17’’297. Après une heure, l’écart était de 15 secondes, puis allait progressivement atteindre la minute.

La huitième heure laissait entrevoir une possible bataille en piste. José-Maria Lopez, sur la #7, tirait tout droit à Mulsanne, laissant Kazuki Nakajima sur la #8 passer. Mais la Toyota TS050 Hybrid #7 allait reprendre la tête durant la nuit grâce à deux éléments : les meilleurs temps au tour des pilotes et des arrêts ravitaillement eux aussi plus efficaces. Un scénario opposé à celui de l’an passé, lorsque la #8 brillait sur ces deux chapitres. Mais le coup de théâtre est survenu à 13 h 58. La #7 était alors signalée au ralenti à cause d’une crevaison, et José-Maria Lopez devait rentrer à allure réduite. Dans les S Porsche, Kazuki Nakajima sur, la #8, passait pour une dernière heure en tête !

La course des LMP1 non-hybrides ne fut pas moins mouvementée. Crevaisons, erreurs en piste, problèmes techniques. Les deux Rebellion R13 – Gibson ont souffert, en particulier la #3 de Thomas Laurent, Nathanaël Berthon et Gustavo Menezes. On se souviendra en particulier du choc impressionnant, au niveau de la seconde chicane des Hunaudières, pour Thomas Laurent en début de soirée, peu après 21 heures. En mettant le pied sur le frein, il allait abîmer son auto dans le rail. Peut-être moins rebelles mais plus constants, les pilotes de la BR Engineering BR1 – AER #11 SMP Racing ont réussi à décrocher la troisième place du podium. Mikhail Aleshin, Stoffel Vandoorne et Vitaly Petrov n’ont jamais reculé au-delà de la 4e place. Belle fiabilité pour le bloc AER et pour cette BR Engineering BR1 au dessin si séduisant.

1 – Toyota TS050 Hybrid #8 Toyota Gazoo Racing – Sébastien Buemi / Kazuki Nakajima / Fernando Alonso
2 – Toyota TS050 Hybrid #7 Toyota Gazoo Racing – Mike Conway / Kamui Kobayashi / Jose-Maria Lopez
3 – BR Engineering BR1 #11 SMP Racing – Mikhail Aleshin / Stoffel Vandoorne / Vitaly Petrov

 

Le spectacle en LMP2 a été assuré par des luttes à couteaux tirés entre TDS Racing, G-Drive et Signatech Alpine, cette dernière s’imposant au final.

En LMP2, le début de course fut animé entre trois équipes : on retrouvait Matthieu Vaxivière (Oreca 07 – Gibson #28 TDS Racing) à la lutte avec Nicolas Lapierre (Alpine A470 – Gibson #36 Signatech Alpine) et Jean-Eric Vergne (Aurus 01 – Gibson #26 G-Drive Racing). Les équipes IDEC Sport et DragonSpeed suivaient.

Au fil des arrêts aux stands et des changements de pilotes, c’est l’équipe G-Drive Racing qui s’imposait comme la référence. En piste, Job van Uitert prenait le meilleur sur Nicolas Lapierre. Lors du relais suivant, Jean-Eric Vergne se libérait d’André Negrão… Le duel était équilibré mais tournait au cours de la nuit en faveur de l’équipe russe, avant un coup de théâtre. Lors de son 28e passage par les stands, l’Aurus 01 – Gibson #26 de G-Drive Racing refusait de démarrer. Ce problème allait immobiliser l’engin 20 minutes dans son box… Repartie, la voiture chutait au 7e rang. Voilà comment l’Oreca 07 – Gibson #38 de Jackie Chan DC Racing, régulière, puis l’Oreca 07 – Gibson #28 de TDS Racing complètent le podium derrière Alpine, de nouveau vainqueur après 2016 et 2018.

1 – Alpine A470 #36 Signatech Alpine Matmut – Nicolas Lapierre / André Negrão / Pierre Thiriet
2 – Oreca 07 #38 Jackie Chan DC Racing – Gabriel Aubry / Stéphane Richelmi / Ho-Pin Tung
3 – Oreca 07 #28 TDS Racing – Loïc Duval / François Perrodo / Matthieu Vaxivière

 

A Ferrari la victoire dans la catégorie LM GTE Pro, très indécise pendant une grande partie de l’épreuve.

Pour ce qui devrait être leur dernière campagne, les Chevrolet Corvette C7.R n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu dans la Sarthe. La Chevrolet Corvette C7.R #64 fut la première à abandonner, sur sortie de piste. Un contact entre Marcel Fässler (alors au volant) et Satoshi Hoshino (Porsche 911 RSR #88 Dempsey – Proton Racing) envoyait la « Vette » dans les barrières de protection. Impossible de repartir.

Pendant les premières heures de course, les cinq premiers restaient roue dans roue. Ils étaient toujours 10 dans le même tour à 19 heures samedi, et la bataille faisait rage entre la Chevrolet Corvette C7.R #63 de Corvette Racing, souvent en tête, les Porsche 911 RSR du Porsche GT Team #92 et #93 à proximité, et la Ferrari 488 GTE #51 AF Corse. Les Ford étaient un peu décrochées. A la 10e heure de course, l’entrée en piste des voitures de sécurité allait imposer de nouveaux écarts. La Porsche 911 RSR #92 Porsche GT Team et la Ferrari 488 GTE #51 AF Corse se détachaient, les autres protagonistes restant derrière une autre voiture de sécurité. Les Porsche 911 RSR #93 et #91, puis les Ford GT #68 et #69 se retrouvaient à 1’30.

Aston Martin perdait tout espoir de bien figurer peu avant minuit. C’est tout d’abord Alex Lynn qui partait à la faute dans le virage du karting avec la Vantage #97. Moins de 20 minutes plus, tard, il était imité par Marco Sørensen avec la Vantage #95. Si la première a pu rejoindre les stands, la seconde était trop endommagée pour repartir et a provoqué l’entrée en piste de la voiture de sécurité – mais le pilote était indemne.

Tôt le matin, la Porsche #92 chutait au classement suite à un souci d’échappement. S’ensuivait un fantastique chassé-croisé entre la Corvette C7.R #63 engagée par Corvette Racing et la Ferrari 488 GTE #51 AF Corse pour le leadership. Peu avant midi, il était encore bien difficile de savoir qui allait tirer son épingle du jeu. Malheureusement, Jan Magnussen commettait une erreur avec la Corvette dans les virages Porsche. La voiture partait en toupie, puis percutait le mur. La bataille pour la victoire devenait un match Ferrari / Porsche, qui tournait à l’avantage de la Ferrari 488 GTE #51 AF Corse. Un beau succès pour le 70e anniversaire de la première victoire de la marque en Sarthe.

1 – Ferrari 488 GTE #51 AF Corse – James Calado / Alessandro Pier Guidi / Daniel Serra
2 – Porsche 911 RSR #91 Porsche GT Team – Gianmaria Bruni / Richard Lietz / Frédéric Makowiecki
3 – Porsche 911 RSR #93 Porsche GT Team – Earl Bamber / Patrick Pilet / Nick Tandy

 

Ford s’impose aux 24 Heures du Mans grâce à l’engagement de la Ford GT couvée par Ben Keating et largement soutenue par le constructeur à l’ovale.*

En catégorie LM GTE Am, la hiérarchie s’est rapidement dessinée, à l’entame de la soirée de samedi. Les Porsche 911 RSR #77 et #88 de Dempsey – Proton Racing occupaient la tête dès les premiers tours. Rapidement, la #88 ne pouvait plus se battre aux avant-postes, à cause de sa touchette avec la Chevrolet Corvette C7.R #64 Corvette Racing. Seule la #77 restait en tête. A 20 heures, la Porsche 911 RSR #56 Team Project 1 de Jörg Bergmeister et la Ford GT #85 Keating Motorsports avec Jeroen Bleekemolen au volant se montraient menaçantes devant l’Aston Martin Vantage #90 TF Sport de Euan Hankey.

En milieu de matinée, la Ford GT #85 Keating Motorsports creusait l’écart et disposait de plus d’un tour d’avance sur la Porsche 911 RSR #56 Team Project 1. L’avance allait fondre, notamment du fait d’une pénalité pour un « burn » dans les stands en revenant en piste. Mais le succès était au bout. Ford l’emporte donc, pour la première fois en catégorie LM GTE Am, et la seconde pour ce modèle au Mans, après la victoire de 2016 en LM GTE Pro.

1 – Ford GT #85 Keating Motorsports – Jeroen Bleekemolen / Ben Keating / Felipe Fraga
2 – Porsche 911 RSR #56 Team Project 1 – Jörg Bergmeister / Patrick Lindsey / Egidio Perfetti
3 – Ferrari 488 GTE #84 JMW Motorsport – Jeffrey Segal / Rodrigo Baptista / Wei Lu

(*) La Ford GT n°85 sera finalement disqualifiée pour réservoir non conforme, offrant la victoire à la Porsche Team Projetc One n°56.

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