A l’issue de la Journée Test, la piste a rendu son premier verdict aux concurrents des prochaines 24 Heures du Mans, livrant une hiérarchie provisoire qu’il convient d’analyser avec précaution et dont on ne peut tirer qu’un seul véritable enseignement : la course s’annonce plus ouverte que jamais !
Tenues deux semaines avant le grand rendez-vous de l’année, les deux séances d’essais de quatre heures composant la Journée Test ont permis aux 60 concurrents de s’étalonner sur un circuit unique au monde. Dès l’ouverture de la piste à 9 heures, la plupart des équipes ont envoyé leurs voitures en piste avec la volonté de ne pas perdre une seconde pour mener à bien l’intense programme de développement défini par les techniciens et ingénieurs. Si quelques minutes ont été nécessaires pour rendre à la piste son adhérence optimale – la « gommer » dans le jargon des pilotes – les chronomètres n’ont pas tardé à tomber. Dès 9h15, Marcel Fässler, sur Audi, est ainsi passé sous la barre symbolique des 3’30” au tour, avant d’être délogé du leadership par les pilotes Porsche, Romain Dumas d’abord, puis Mark Webber qui a conclu la matinée en tête avec un tour en 3’22″555.
A l’issue de la séance de l’après-midi, la meilleure performance du jour revient finalement à l’Audi n°8 de Lucas di Grassi en 3’21″375. Un chrono, certes moins rapide que celui de pole position réalisée en 2015 par Neel Jani (3’16.887), mais qu’il convient de replacer dans son contexte quand on sait que plus de quatre secondes avaient été gagnées l’année dernière entre la Journée Test et les qualifications.
Plus que la performance intrinsèque, le principal enseignement de la Journée Test tient surtout dans l’équilibre constaté entre les trois favoris désignés. Car si les deux Toyota sont restées discrètes, force est de constater que la plus rapide d’entre elles ne concède guère plus d’une seconde et demie à la référence du jour. Côté fiabilité, seule l’Audi numéro 7 semble avoir été affectée par un amortisseur bloqué qui l’a immobilisée pendant de longues minutes. En résumé, bien malin qui peut déjà prédire une victoire d’Audi, Porsche ou Toyota dans deux semaines.
Si la course s’annonce ouverte au classement général, que dire alors de la catégorie LM P2 au sein de laquelle les 23 engagés peuvent croire en leur chance ? Dans cette partie indécise, c’est Oreca qui ce soir tire le mieux son épingle du jeu grâce à Tristan Gommendy en 3’37″397. A l’inverse, l’équipe Michael Shank Racing a conclu la journée sur une malheureuse sortie de piste de la Ligier-Nissan à la Chicane Michelin. L’accident, survenu alors que le pilote Oswaldo Negri Jr était au volant, a provoqué la fin prématurée de la séance d’essais une demi-heure avant son terme, le rail de sécurité n’étant pas réparable dans le délai imparti.
En GTE Pro, tous les regards se sont tournés vers l’armada des quatre Ford dont c’est le grand retour au Mans, mais c’est finalement Corvette qui s’octroie le meilleur temps avec Antonio Garcia en 3’55″122. Dans cette classe encore, la course s’annonce pour le moins disputée avec les 13 concurrents regroupés en deux secondes.
En GTE Am enfin, c’est la Corvette de Larbre Compétition qui conclut la journée en tête. Notons que l’équipe française a par ailleurs profité des essais pour tester deux pilotes, Jean-Philippe Belloc et Nick Catsburg, l’un d’entre eux devant pallier au forfait de Paolo Ruberti, blessé aux vertèbres suite à un accident survenu récemment sur le circuit d’Hockenheim.
Les 180 pilotes des 24 Heures du Mans ont désormais rendez-vous les 12 et 13 juin pour le traditionnel Pesage dans le centre ville du Mans où les 60 voitures défileront sous les yeux des spectateurs et des commissaires techniques qui les occulteront en profondeur.
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